Pour accompagner sa croissance économique et préserver la ceinture verte, Genève veut construire 50’000 logements d’ici 2030 dans des périmètres dits de grands projets.
Cela se traduit par un volume mensuel de 200’000m3 d’excavation, mais les gravières du Canton sont saturées et il manque environ 600’000 m3 de capacité de stockage.
Le Canton a imaginé plusieurs stratégies pour gérer ce manque mais privilégie la création de nouveaux sites de stockage. Pour l’heure, aucun projet n’a abouti car ces nouveaux sites se heurtent à la préservation des terres agricoles et à l’opposition des riverains.
Aujourd’hui, seulement 14% des terres excavées sont recyclées (essentiellement pour du remblai), tandis que 60 % sont exportées en France par camions. Avec les grands projets qui se construisent progressivement, les volumes exportés sont en hausse.
Une double question se pose : tout d’abord que faire de ces volumes de terre qui ne cessent d’augmenter et pour lesquels nous n’avons pas d’usage ? Mais surtout, ne serait-il pas possible d’en réduire la quantité par une prise en compte en amont de la difficulté à les stocker une fois sorti du site ?
Le terrain d’expérimentation de cette étude est le PAV, l’un des grands projets genevois, qui accompagne la croissance démographique d’un canton à l’étroit.
Notre étude tente de conserver les mêmes objectifs de densité actuels pour le secteur des Acacias tout en répondant à deux hypothèses fortes menées en parallèle :
• Peut-on construire une ville dense en recyclant les terres d’excavation directement sur site et donc faire d’un déchet de chantier une ressource pour construire ?
• Peut-on imaginer un mode de vie moins motorisé et moins gourmand en parking en sous-sol et plus respectueux des sols ?
Ville de Genève
Katia Naouri (architecte - urbaniste, mmnk), Albane Ferraris (urbaniste, Ville de Genève), Alexandra Nievergelt (géographe, CFF), Olivier Mahé (ingénieur, Erne)
CH. Genève
recherche, territoire, paysage, ressource, planification
Etude urbaine dans le cadre du MAS Urbanisme de l'EPFL et l'Université de Genève
juin 2020
Katia Naouri (mmnk)